Simone Veil et Gisèle Halimi ont beaucoup œuvré pour la contraception en France. Mais n’oublions pas non plus de remercier les Égyptiens antiques.
Saviez-vous que les Égyptiens antiques connaissaient à peu près toutes les méthodes de contraception modernes ? Et qu’ils ont également conçu le tout premier test de grossesse connu ?
Par quel moyen ? Comme l’a expliqué l’égyptologue de renommée mondiale Christiane Desroches-Noblecourt dans son ouvrage « Le fabuleux héritage de l’Égypte », les femmes humectaient chaque jour un échantillon d’orge et d’amidonnier (une sorte de blé) avec leur urine. Si l’orge poussait, cela signifiait que l’enfant serait un garçon ; si l’amidonnier poussait, ce serait une fille. Si aucun des deux ne poussait, cela voulait dire que la femme n’était pas enceinte. L’efficacité de ce test a été confirmée par la science moderne. L’urine des femmes qui ne sont pas enceintes empêche en effet l’orge de pousser…
On retrouve les premières traces de préservatifs vers 1350 avant JC en Égypte. Le préservatif était alors composé de lin coloré, trempé dans l’huile d’olive. Il était utilisé sur les momies par les embaumeurs, mais nous ne savons pas si c’était pour des raisons sacrée ou sexuelles.
On a aussi connaissance de préservatifs fabriqués à partir de membranes intestinales de moutons, surtout utilisés contre les maladies infectieuses.
Pour empêcher la grossesse, on utilise couramment la pilule contraceptive, composée d’hormones (œstrogènes) censées inhiber une partie du cerveau (le complexe hypotalamo-hypophysaire), et ainsi empêcher le développement d’un fœtus. Les Égyptiens anciens semblaient avoir compris cela car ils utilisaient des pilules artisanales.
En réduisant en poudre des graines de grenade, il fabriquaient grâce à de la cire des petits cônes contraceptifs. En effet, le fruit du grenadier contient un œstrogène naturel !
Et ce n’est pas tout. Les Égyptiens utilisaient aussi des crèmes que l’on pourrait comparer avec nos spermicides actuels. Mélangés à du miel, des dattes ou à d’autres substances, des excréments de crocodiles ou d’éléphants étaient régulièrement utilisés dans les pommades et onguents prescrits, voici près de 3800 ans, par les médecins égyptiens. Leur fermentation en faisait d’excellents spermicides.
Les pyramides sont donc loin d’être les seules traces d’ultra-modernité de ce peuple… Et comme souvent, nous avons davantage amélioré les techniques existantes plutôt qu’inventé de nouvelles !