CARTE D’IDENTITÉ. Au détour d’une rue, on tombe parfois sur ces plaques professionnelles qui arrachent un sourire. Des patronymes si originaux qu’ils ont même droit à une dénomination particulière.
Un aptonyme est un patronyme possédant un sens lié à la personne qui le porte, le plus souvent en relation avec son métier ou ses occupations.
Le terme aptonyme est un néologisme québécois forgé sur les mots « apte » (approprié, qui convient) et « onyme » (le nom). Ce vocable a reçu ses lettres de noblesse en entrant dans le dictionnaire de l’Office de la langue française du Québec.
La langue anglaise utilise le terme « charactonym » lorsque l’aptonyme est le nom d’un personnage de fiction, mais ce mot n’a pas d’équivalent en français.
Imaginez donc le docteur Chicot qui tient un cabinet dentaire. Les docteurs Carie et Vieilledent aussi. Les patients qui se rongent les sangs dans les salles d’attente peuvent y voir un clin d’œil.
Relevons également Edith Cresson en ministre de l’Agriculture ou le philosophe et théologien Robert Grossetête.
Il existe même un Centre d’études et de recherches sur les aptonymes, qui les recense. Son dernier décompte est loin d’être récent (1997), mais nous enseigne tout de même qu’il y avait à cette époque, en France, onze Monsieur (ou Madame) Boucher qui étaient boucher/ère, deux Monsieur Cochon éleveurs-agriculteurs, sept coiffeurs portant le nom de Barbier, trois kinésithérapeutes nommé(e)s Crampe, etc.
Les contraptonymes font eux-aussi sourire. Être fleuriste quand on s’appelle Crémier et boulanger alors qu’on se nomme Soulier, c’est à y perdre son latin !
Bref, tout va bien. Chacun est à son poste dans les Pages jaunes. Détendons-nous. La France anonyme, sereine, bien dans sa peau, nous sourit.
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